Dévoilement
C’est un ami qui parle dans la radio ce matin. Un ami qui a ce don d’écrire des mots qui touchent au ventre. Dans la radio ce matin, et dans une page de son dernier livre, il dit très exactement la violence faite aux femmes dans leur chair par les images, photographiques tout particulièrement, dans nos sociétés contemporaines. Cette violence qu’il accuse. Cette violence que j’accuse. Cette violence qui pousse inconsciemment des jeunes femmes, comme sa fille, à ne plus se nourrir, pour plaire. Cette violence vécue, je crois, par toutes les femmes, dès qu’elles ne sont pas ou plus dans le diktat du canon de la mode, de la jeunesse, de la minceur. Cette amie que j’entends me dire, un jour à la terrasse d’un restaurant, « De toute façon, on ne me regarde plus ». Injustice. Souffrance généralisée des corps, des âmes. Je vis cela comme un genre d’humiliation permanente. C’est cette violence qui m’a décidée, il y a quelques années, à entamer ce long et lent travail d’autoportrait. Pour dire le corps, comme il est. Sans tabou, sans provocation. Juste dire, ou essayer, ce bonheur possible d’habiter son corps de femme, quel qu’il soit. Cette année, j’ai 50 ans, et ce travail, je vais le continuer. Tant qu’il me sera donné d’avoir cette chance d’être vivante.
Pour écouter Tieri Briet (je vous le conseille, l’émission est excellente), c’est par là :
http://www.franceinter.fr/emission-le-grand-bain-anorexie-lettre-d-un-pere-a-sa-fille
Et pour le lire, son livre porte le beau titre de « Fixer le ciel au mur » (Aux éditions du Rouergue)
Mondes Sensibles 
Bien !