
C’est parfois compliqué de penser les images avec des mots …
… mais quand c’est Georges Didi-Huberman qui s’y colle, ça vaut le coup de s’accrocher …
« L’expression d’image ouverte vise donc une économie très particulière de l’image – la plupart des images qui nous environnent ne nous proposant qu’écrans, bouche-trous, sutures par le semblant – où formes, aspects, ressemblances se déchirent et laissent apparaître tout-à-coup, une dissemblance fondamentale. C’est alors, que selon la profonde remarque de Lacan dans son commentaire sur le « Rêve de l’injection d’Irma », « le rapport imaginaire atteint lui-même sa propre limite », non pas du côté de la symbolisation, mais bien du côté d’une réelle altérité, le « dissemblable essentiel, qui n’est ni le supplément ni le complément du semblable, (mais) qui est l’image même de la dislocation. » L’image ouverte désignerait donc moins une certaine catégorie d’images qu’un moment privilégié, un événement d’image, où se déchire profondément, au contact d’un réel, l’organisation aspectuelle du semblable. »
Georges Didi-Huberman – L’image ouverte – Motifs de l’incarnation dans les arts visuels – Le temps des images – Gallimard – 2007)
Votre commentaire