
« Envisager la nature comme un corps, avec un devant, un derrière, une gauche et une droite, etc. Oui, c’est bien l’idée d’Aristote. Ainsi sommes-nous construits selon une dialectique des contraires, une logique des forces. Nous portons nos paquets à gauche et sautons à cloche-pied itou – j’essaie de me représenter Aristote revenant du marché à cloche-pied – car la partie qui meut l’autre, le moteur, c’est la droite ; elle sert d’appui à la gauche, qui est mue. Nous pouvons sauter à cloche-pied car la jambe droite sert d’appui et de moteur à la gauche qui reste en l’air. Nous balançons aussi les bras dans la course, car ils servent d’appui pour mouvoir les pieds ; haut et bas, droite et gauche: un jeu d’antithèses, comme il le dit lui même. »
Anne Cauquelin – De la nature des lièvres – Les éditions chemin de ronde – 2014)
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